“« Ce matin c’était magique, la mer était parfaitement lisse, blanche, de l’huile… Il y avait encore une dizaine de nœuds, le bateau glissait. C’est d’ailleurs toujours le cas : ça file sans forcer à 18 nœuds, sous gennaker, et il fait grand beau. » Yves Le Blévec”
12.05.2016
Après l’arrivée des premiers Ulitme, Yves Le Blévec est espéré à New-York ce jeudi en soirée américaine après un beau parcours initiatique…
Il ne reste plus qu’une bonne centaine de milles à Yves Le Blévec (Team Actual) pour en finir à New-York et cela libère l’esprit du skipper : « Comme les deux premiers sont arrivés, je n’ai plus du tout d’enjeu sportif, je suis beaucoup plus détendu même si cela ne m’empêche pas de naviguer vite avec un niveau assez élevé. Je suis plus serein et c’est très agréable. ». Le Trinitain devrait donc s’emparer de la troisième place dans sa catégorie après un parcours solitaire initiatique enrichissant et plutôt rapide au vu des performances moins percutantes de sa machine face à celles de ses deux prédécesseurs, François Gabart (Macif) et Thomas Coville (Sodebo).
« Ce soir, il va falloir négocier la transition du vent de Nord-Ouest au Sud, avec une petite période délicate sans vent : cela va sûrement revenir par derrière, et il faudra repartir pour grappiller des milles dans l’autre sens. Comme on se rapproche de l’arrivée, j’essaye d’un peu plus contrôler mes poursuivants. » Armel Le Cléac’h
Et alors que l’ultime Ultime est attendu ce jeudi soir à New-York, les leaders en monocoque IMOCA et en Multi50 ne semblent plus pouvoir être mis sur une voie de garage : Armel Le Cléac’h contrôle l’aiguillage de Nantucket et Gilles Lamiré le passage à niveau d’une dorsale. Car si la voie est encore mal ballastée au large de Rhodes Island avec une zone de calmes à négocier, la dernière ligne droite jusqu’au terminus à Sandy Hook est dégagée avec de la brise portante, puis contraire. La hiérarchie semble donc quasiment acquise…
À 450 milles de l’arrivée, Armel Le Cléac’h (Banque Populaire VIII) joue toujours la locomotive avec encore plus de 60 milles de marge sur Vincent Riou (PRB). Les deux solitaires suivent les mêmes voies et il n’y a qu’en soirée de ce jeudi que le « tender » pourrait avoir l’opportunité de choisir un embranchement différent : la brise de Nord-Ouest d’une quinzaine de nœuds va partir en fumée avec la formation d’une bulle dans l’Est de Chatham, pile sur la route !
« Cette nuit, je naviguais en bâbord, j’allais chercher le front. Tout d’un coup, une bouffe de vent énorme est rentrée sur l'amure opposée. En l'espace d'une seconde ce coup de vent a couché le bateau à l'envers, c'était d'une violence rare ! » Jean Pierre Dick
Les vitesses devraient donc chuter sensiblement cet après-midi américaine, mais ce passage façon tortillard pour grimper cette colline de hautes pressions ne durera pas : un « grumeau » dépressionnaire se forme au large de Nantucket apportant un flux de secteur Sud à Sud-Est salvateur ! Il pourrait donc y avoir compression entre le véhicule tracteur et les wagons puisque Jean-Pierre Dick (StMichel-Virbac) est aussi sur la même voie mais avec une rame de retard de 200 milles. Et les conditions de navigation s’annoncent identiques pour tous : il devient surréaliste d’imaginer un retournement de situation ! Quant à Paul Meilhat (SMA), son chemin de traverse n’a rien d’un raccourci : il bute sur le Gulf Stream et il va devoir attendre la nuit de vendredi pour ne plus avoir de vents contraires. Et Richard Tolkien (44) n’arrive toujours pas à se dépatouiller des Class40 au large de la zone d’exclusion des glaces…
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