“Le duo de tête avec Thibaut Vauchel-Camus et Phil Sharp, doit désormais se méfier du solitaire Louis Duc, parti plus au Sud depuis la dépression açorienne et qui commence à tirer profit de cette option…”
15.05.2016
Les premiers Class40 sont attendus à New York à partir de jeudi car il leur reste plus de 700 milles à courir dans des brises soutenues.
Un jour ou l’autre, il faudra bien faire la jonction, avant New York. Et terminer probablement au contact, si ce n’est à vue. Car déjà entre le leader malouin et le Britannique, c’est une histoire qui dure : cela fait des jours qu’ils ne se quittent plus ! Au point de se contrôler sur la même route… Et ce, depuis le passage de la dépression açorienne. L’écart tant latéral que longitudinal n’a pas dépassé les trente milles en six jours de mer. Les duettistes se tiennent tellement « à la culotte » qu’ils en ont peut-être oublié le danger d’un troisième adversaire : Louis Duc s’est démarqué franchement au large des Açores en piquant tout droit vers le Sud-Ouest quand le peloton se recadrait au Nord jusqu’à se frotter à la zone d’exclusion des glaces.
Dans un premier temps, l’option Sud ne s’est pas avérée positive et Carac concédait jusqu’à plus de cent milles de retard par rapport au but, mais le jeune skipper n’en démordait pas et restait fidèle à sa stratégie. Et quand les « Nordistes » commencèrent à peiner dans une succession de dorsales, de fronts, de vents contraires, Louis Duc glissait vers l’anticyclone avec plus de 400 milles de décalage Nord-Sud ! Et puis avec l’approche de la zone d’exclusion des glaces, il fallait mieux revenir sur l’orthodromie, la route directe vers l’arrivée. Non seulement parce que la distance était moindre, mais aussi parce que le courant contraire du Gulf Stream y
" Dans mon viseur, pas n'importe qui : Phil Sharp, grand navigateur (Volvo Ocean Race, Solitaire du Figaro, vainqueur de la Route du Rhum en Class40) participait à la Mini Transat 2005 en même titre que moi…" Louis Duc
Dans ce jeu de tricotage en bordure de la zone interdite, Isabelle Joschke (Generali-Horizon Mixité) était la plus percutante, mais alors que le plus dur était fait, que le champ stratégique s’ouvrait de nouveau vers la Nouvelle-Écosse, la skippeuse était contrainte à l’abandon, voie d’eau en avant de la cloison de mât, en fuite vers le Nord pour tenter de se réfugier vers Saint-Pierre & Miquelon…Alors avec plus de 150 milles d’écart latéral face à Louis Duc, les deux nouveaux leaders continuaient leur descente vers le Sud-Ouest, en route de convergence. Jusqu’à ce que la brise tourne brusquement au Sud-Ouest en forcissant.
Au bout de douze jours de mer, le duo leader emmené par Thibaut Vauchel-Camus (Solidaires en peloton-ARSEP) suivi par Phil Sharp (Imerys) avait encore 120 milles de décalage Nord-Sud sur Louis Duc, et une soixantaine de milles d’avance par rapport à New York. Mais le vent de Sud-Ouest 20-25 nœuds va rester stable jusqu’à la nuit prochaine avant de basculer à l’Ouest 30-35 nœuds… La position méridionale est intéressante parce que mercredi, la brise revient au Sud-Ouest en mollissant : il n’y a pas vraiment d’option tactique à prendre et celui qui sera le plus au vent lors du retour au Sud-Ouest aura l’avantage ! Mais il y aura forcément jonction à quelques dizaines de milles de l’arrivée… A l’extrême fin de The Transat bakerly pour hiérarchiser le podium.
« Le bateau est humide mais va bien. Ce soir on passe la barre des 1000 milles ! Les deux tiers du parcours sont faits, encore un gros tiers… Bien costaud encore… » Thibaut Vauchel-Camus
Pour le reste de la flotte des Class40, l’arrivée à New York aura lieu au moins une journée et demie plus tard, voire plus ! Robin Marais (Esprit Scout) et Edouard Golbery (Région Normandie) sont au coude à coude quand l’Allemande Anna-Maria Renken (Nivea) est dans leur Sud et le Japonais Hiroshi Kitada (Kiho) dans leur Est, plus de 200 milles derrière. La succession de dépressions qui se forment actuellement sur la côte Est des Etats-Unis ne va pas les favoriser pour rallier Big Apple !
