“« Les conditions ont bien changé ! Depuis ce matin, c'est ambiance prise de ris, changements de voile en permanence sur une mer très désordonnée, qui rend le bateau difficile à vivre. Il décolle et atterri violemment toutes les trois vagues. » Louis Duc”
12.05.2016
Le souffle salvateur des vents contraires pour Louis Duc, la pétole pour Érik Nigon qui a fait un peu de grimpette dans son mât
Louis Duc (Class40-Carac) : « Les conditions ont bien changé ! Depuis ce matin, c’est ambiance prise de ris, changements de voile en permanence sur une mer très désordonnée, qui rend le bateau difficile à vivre. Il décolle et atterri violemment toutes les trois vagues. Les températures sont par contre très douces, l’eau est plutôt chaude, je ne sais pas si c’est ce qu’observent mes copains nordistes. Moi j’ai l’impression de naviguer contre les alizés ! Pour les manœuvres, c’est relativement moins désagréable. Il y a de grandes chances pour que ça dure jusqu’à l’arrivée ! Les bateaux vont être soumis à une dure épreuve. Le moral lui est au beau fixe, et le couteau restera coincé entre les dents jusqu’à New-York ! »
« Pour compléter le menu de cette transat, il fallait l'épisode pétole. Depuis 24 heures, je tente la traversée d'une bulle sans vent qui bouche le chemin vers New-York et je n'aime pas la pétole ! »
Érik Nigon (Multi50-Vers un monde sans sida) : « Pour compléter le menu de cette transat, il fallait l’épisode pétole. Depuis 24 heures, je tente la traversée d’une bulle sans vent qui bouche le chemin vers New-York et je n’aime pas la pétole ! Du vent fort, ce sont des risques de casse mais on sait où on va, pourquoi on y va et on est dans l’action. Sans vent on subit, on passe son temps à croire qu’on en sort dans une risée, et puis ça revient encore plus mou… J’ai cru cet après-midi que c’était bon, j’ai dessiné sur la trace mon aile de mouette et puis le vent est tombé en tournant dans le mauvais sens, je ne suis pas allé assez au Nord avant de tourner. Donc retour vers le Nord mais là, pas un poil d’air, je suis scotché et me demandant si je vais pouvoir trouver la sortie dans les prochaines heures (ou les prochains jours !) C’est pénible…
La bonne nouvelle c’est que j’ai pu faire une escalade de 20 mètres dans mon mât pour aller chercher la drisse du foc intermédiaire (trinquette) qui était tombée il y a quelques jours. J’ai pu la remettre en place, elle est opérationnelle pour quand il y aura du vent… Mais pas trop, toujours exigeants ces marins !C’est une première pour moi en solitaire au large, et déjà que je n’aime pas trop ça au port, je n’étais pas très fier, mais bien équipé avec casque et genouillères ! Même dans les petits airs, il y a toujours un peu de mer pour faire bouger le bateau et le mât amplifie ces mouvements, ce qui rend la grimpette sportive et agitée. Mais c’était important de retrouver cette voile car je dois continuer à prendre soin du rail de grand voile et donc ne pas trop tirer dessus.
Je reviens sur ma pétole… Sans aérien, il faut que je regarde tout le temps la girouette pour voir si du vent arrive et de quelle direction, et donc je vais rester bref et vous dire à demain avec du vent… Ne lâchez rien non plus, seule l’action peut nous faire avancer… J’y retourne ! »