“« Ce fut un enchaînement un peu bizarre au début parce que nous avons été obligés de passer par le Sud. Et comme une dépression est arrivée, il a fallu remonter au Nord. Et après Terre-Neuve, on a enchaîné les habituels petits phénomènes dépressionnaires qui sortent de la côte américaine. »”
14.05.2016
Vincent Riou prend la deuxième place dans la catégorie IMOCA après un match très tendu jusqu’à l’arrivée, malgré la perte de deux génois.
« Comme à chaque fois sur une transat, c’est une course en accéléré : le fait qu’on aille « à l’envers », face aux systèmes météo, on se retrouve avec des changements de temps très rapides, le passage des fronts, des dorsales, des dépressions. C’est l’intérêt de The Transat bakerly : c’est une révision de ses gammes !
Ce fut un enchaînement comme on s’y attendait, un peu bizarre au début parce qu’il y avait un anticyclone qui nous bouchait la route ce qui nous a obligé à passer par le Sud. Aller jusqu’en Espagne pour viser les Etats-Unis, c’est inhabituel… Et comme une dépression est arrivée, il a fallu remonter au Nord. Et après Terre-Neuve, on a enchaîné les habituels petits phénomènes dépressionnaires qui sortent de la côte américaine. Une transat comme on aime ! Il a peut-être manqué une dépression sur le chemin…
J’ai perdu mon génois et mon Code 0 au cap Finisterre : une bêtise… Je n’avais donc plus de voiles plates en dehors de mon J2 (foc pour plus de quinze nœuds de vent). J’ai galéré dans toutes les transitions de dorsale où il fallait faire du près. Je n’ai fait qu’une transition de dorsale au portant. Et à la fin, il y a eu pas mal de medium et de petit temps ! Ça fait partie du jeu…
J’ai déjà tiré mes conclusions sur les performances comparées des bateaux : cela ne change rien à ma démarche. Il faut toujours avoir le trio marin performant-bateau fiable-bateau rapide pour un tour du monde en solitaire ! C’est plus important que les 1% à 3% de vitesse en plus avec des foils dans certaines configurations.
PRB est certainement dans certaines conditions un peu moins véloce que d’autres, mais plus à l’aise dans d’autres systèmes. Mais au final, il faut être bon partout ! Là, on a seulement fait 3 000 milles et le Vendée Globe, c’est 25 000 milles… Mais The Transat bakerly, c’est une course compliquée à cause de la météo et on a fait une trajectoire très longue (plus de 700 milles), soit près de 25% en plus. Le tour du monde, ce n’est pas du tout le même enchaînement météo. On verra lors de la transat retour : il devrait normalement y avoir plus de reaching et de portant… »